Fain les Moutiers

UN PEU D'HISTOIRE...

Le village et son hameau , aux confins ouest du département de la Côte d'Or, hérite d'une histoire  due en grande partie à sa situation géographique.

Venant du sud , le visiteur découvre Saint Just en bordure d'un crête dominant une vaste plaine barrée par les monts de l'Auxois et ceux du Morvan .

Un plateau, aujourd'hui céréalier, sépare au nord le hameau du village . Les lieux, terrain  de nombreuses sources, dessinent un paysage vallonné propice encore à l'élevage et aux bois .

Les côteaux des deux sites étaient jusqu'au XIXe s parsemés de vergers et de vignes.

C'est dans ce décor que nous pouvons trouver trace du passage et de l'installation de nos ancêtres comme en témoignent les écrits et les découvertes archéologiques .

Deux villas gallo-romaines seraient attestées sur l'axe actuel de la route traversant Saint Just et Fain les Moutiers( pour rappel Similiacus et Fines au temps de la fondation de la première abbaye de Moutiers saint Jean au Ve s), route royale de Semur en Auxois à Noyers au XVIIIe s .

La chapelle Saint Georges de Saint Just témoigne de l'importance du site sur cet axe à travers les siècles. A ses abords , des travaux de terrassement ont mis à jour des fragments de sarcophages mérovingiens témoins d'une nécropole.

La ferme de l'Hôpital, ancienne propriété de l'abbaye, complète , avec son pigeonnier- colombier circulaire donc seigneurial, ce riche patrimoine historique.

Au village, l'église parroissiale de l'assomption possède des éléments remarquables. Un porche avec une statue de la vierge du XVe s et un portail à deux portes permet d'accéder à la nef et au choeur semi enterrés. La voûte de la nef  est en berceau de bois lambrissé. Dehors, une croix-calvaire du XVIe s inscrite aux MH, le clocher en ardoise posé à même l'édifice, et des consoles de pierres courant le long de la nef attestant une probable toiture antérieure en laves de calcaires, achèvent la particularité  de l'édifice.

De nombreux calvaires ponctuent les places et chemins du finage ; cinq pigeonniers carrés car non seigneuriaux mais symboles de richesse agricole céréalière  sont visibles. Un autre patrimoine rural sont les lavoirs publics dont un magnifique exemple se trouve route de Bierry les belles fontaines.

Anecdotes et légendes :

Un souterrain reliait la ferme de l'Hôpital de saint Just à l'abbaye de Moutiers .

Un « veau d'or » serait enterré au château du Fragnat , ancienne possession de l'abbaye de Moutiers , aujourd'hui totalement en ruines.

La bataille de cavalerie antérieure au siège d'Alésia, opposant Vercingétorix et César, se serait déroulée sur le plateau de Fain les Moutiers selon la thèse retenue actuellement par les spécialistes de ces événements.

Monsieur Jérôme Petitdent / 2021

PATRIMOINE ET FAITS PARTICULIERS

Les pigeonniers

A saint Just, on trouve un pigeonnier colombier du XVIè siècle dans la ferme de l’Hôpital, dépendance de l’abbaye de Moutiers saint Jean. C’est un bel exemple du pouvoir seigneurial des religieux. A voir aussi dans le village de Fain les Moutiers cinq pigeonniers carrés qui sont le symbole des riches propriétaires céréaliers, activité dominante les siècles précédents. Le Plus important est celui de la ferme Labouré aujourd’hui la maison des sœurs de la Charité.

L’eau

Un élément essentiel et très visible en parcourant le village. L’étang du Vassieu, le lavoir des auges route de Bierry les Belles Fontaines, la source à la chapelle de saint Just, de nombreux puits communaux et privés, la borne fontaine sur la place et les nombreuses sources dans les prés où paissent les vaches charolaises.

L’hiver 1709

Témoignage dans le registre paroissial écrit par Edme Raison recteur d’école de Fain les Moutiers et Bergeron curé de Fain et de saint Just annexe dudit Fain, évoquant l’hiver terrible causant une famine jusqu’en 1710.

PERSONNALITES ET CELEBRITES

Catherine Labouré

Huitième d’une famille de dix enfants. Est née le 2 mai 1806 à Fain et décédera le 31 décembre 1876 à Paris. Son corps repose rue du Bac. Catherine a été à l’origine de la création de la médaille miraculeuse portée par des millions de catholiques. Elle fut canonisée par le pape Pie XII le 27 juillet 1947. Elle est la patronne des colombophiles.

André Bonichon (1905-1996)

Fils d’Alexandre Bonichon répétiteur général au lycée Carnot de Dijon et de Marie Augustine Colombet originaire de Fain les Moutiers. André Bonichon fut metteur en scène de théâtre, comédien et théoricien. Plus connu sous le nom d’André Villers, il participa avec sa compagne Paquita Claude à la création du théâtre en Rond à Paris en 1954.

Louis Gérard Varet (1860-1944)

Député de la gauche radicale socialiste de la troisième République de 1906 à 1910, agrégé de philosophie docteur es lettres, professeur en lycée puis à la faculté de Dijon, puis recteur de Rennes de 1910 à 1930. Il décèdera à Semur en Auxois et fut inhumé à Fain les Moutiers.

Jean-Philippe Smet alias Johnny Halliday mais …. Oui !! Notre rocker national a chanté le 24 juillet 1971 à partir de 23 heures à Fain les Moutiers, chez ‘’ Paulette ‘’ célèbre café –restaurant du canton.

Remarque sur l'année des bleds et des arbres gelés 1709

(Période du minimum de Maunder, ‘’ petit âge glaciaire ‘’  de 1645 à 1715)

Hiver de 1709

En cette année mil sept cent neuf tous les premiers jours furent une pluye continuelle qui continua jusqu'au jour des Roys qui êtoient les dimanche jusque sur les neuf heures et demyes du matin que le temps se changea en une si violente gelée qu'au sortir des grandes messes paroissialles ceux qui avoient porté leurs manteaux pour se parer de la pluye s'en y allant n'en eürent plus besoin en sen retournant que pour senveloper pour se garentir du froid qui fût si grand tout a coup que tout portoit, cette gelée dura jusqu'au vingtdeux janvier et si violemment que les bleds furent entierement gelée de sorte que al moisson suivante on en point du tout ramassé ce qui a causé une si grande chereté qu'au mois de juillet de la meêm année mil sept cent neuf le froment a monté jusqu'à six francs le boisseau de monttiers St jean l'orge jusqu'à trois livres cinq sols le meêm boisseau et laverme jusqu'a cinquante cinq sols le meêm boisseau encor n'en pouvoit on trouver a acheter.
plusieurs personnes voulurent semer du froment ordinaire au mois de fevrier et de mars pour recueillir de la semence. Ces bleds sont bien venus en herbes mais ils n'ont rien produit de sorte qu'on a été obligé de semer des bleds vieux qui sont assés bien levés pour la plus part, y en ayant qui ne sont point venus surtout les conleaux dont le seigle n'est point venu du tout mais seulement le froment qui y êtoit.
Tous les noyers ont été tellement gelés qu'ils sont touts morts a la reserve de quelques jeunnes denviron huit a dix et quinse ans qui paroissent pour la plus part n'estre pas entierement morts les poiriers et prunier et une grande quantité de pommiers entirerment morts les vignes entierement gelée en sorte qu'il a falu couper par le pied comme on a arraché les noyers poiriers pruniers et la plus grande partyes des pommiers cette gelée qui fût suivie de deux autres qui durerent chacune huit jours et dont la derniere commença le lundy avant le jour lonziême mars ont tellement endomagé touts les biens de la terre qu'on a recuilly ny bleds ny vin, ny noix, ny poires, ny prunnes, ny glans, ny faisme ny aucuns fruits que ce soit si non quels que pommes par cy par la qui ne vaut pas la peine d'en parler, la provence et le languedocque ont produit quelque peu de vin comme la Bretagne un peu de bled.
il est mort beaucoup de monde purement par necessite et sur tout dans les pays de vignoble la moisson arrivée tout le monde presque a été reduit au pain d'orge et beaucoup a celuy d'avene* pure, jusqu'a la maison de Monsieur l'Abbé de Chandenier Abbé de Monstier St Jean* ou on a été réduit a mettre moytié orge et moytié bled a la reserve du pain qu'on faisoit pour luy seul quoy que sestoit une maison bien reconomisé et ou il ny a aucune prodigalité que les abondantes charitées de se St Abbé qui a distribué trois jours de chaque semainnes des mois de may, juin et juillet de la souppe aux pauvres des villages des environs de Monstiers St jean dependant de laditte Abbaye une portion a chaque pauvres la portion faisant une grande escuellée et demye le nombre de ces pauvres estoit si grand que chaque distribution par jour montoit jusqu'a sept cent cinquante portions, sans comprendre les pauvres des lieux éloignés comme Villiers les eaux Etivey et Thisy**aux quels il faisoit distribuer du pain ou du bled ou de la farinne, non plus que son hopital qui estoit toujours extraordinairement remplye au dela d'une fois plus que l'ordinaire. il faut remarquer que lorsqu'on a apperçut que les bleds estoient gelés on se determina a semer de l'orge et de lavenne en leur places qui sont bien venus dans les endroits qu'on a labourés comme les caresmes ordinaires**** mais ceux qui se sont contentés de semer sur la terre sans l'avoir labourée au paravant se contentant d'herbes seulment il n'y est venu que de mauvaise herbes.
en un mot pour tout dire on a esté reduit a ne manger que du pain d'orge ou d'avenne et a boire de l'eau a la reserve des gros et puissants seigneurs et bourgeois qui se sont trouvés en petit nombre.
E.Raisson

Découvrir, faire connaître et sauvegarder un patrimoine exceptionnel. Hôpital Saint-Sauveur du XVIIème, apothicairerie, jardins. Un monument historique et culturel en Bourgogne.